Communautés, identités et différences dans This Bridge Called My Back [Communities, Identities and Differences in This Bridge Called]
1 : Centre de recherches anglophones (CREA - EA370)
Université Paris Nanterre
English:
In this paper, I propose to examine how the framework of intersectionality, in the way it is developed by women of color in This Bridge Called My Back, by addressing simultaneously both the question of the feminist subject and the feminist project, lead to a reconsideration and a new definition of community. Initially, we will explore the experiences of belonging and non-belonging described in the anthology. From there, we will propose to distinguish conceptually between social identities and communities, with the former accounting for social positions associated with situated systems of oppression and the latter reflecting subjectively shared experiences linked to a form of engagement in the political sphere. We will then explore how the idea of community intersects with the notions of identity and political project. Finally, we will examine how the contributors of 'This Bridge' suggest thinking about political and cultural practices associated with the idea of community, emphasizing not a separatist model but rather those of coalition, relationality, and interdependence. This, I hope, will contribute to a reevaluation of the ways in which we are individually and collectively shaped by our visions of the future.
Louise Lurcin holds a Master's degree in Comparative Literature and Gender Studies from Paris 8 University, and she is starting a Ph.D. in Anglophone Studies at Paris-Nanterre University this year under the supervision of François Cusset (CREA, Nanterre) and Cornelia Möser (CRESPPA, CNRS). Her research focuses on the epistemological, ethical and political functions of autobiographical writing for the feminist movement in the United States from the 1980s to the 2000s. In this context, she specifically studies the work of Dorothy Allison, Amber Hollibaugh, Barbara Smith and Gloria Anzaldúa.
En français
Dans cette communication, je propose d'étudier la manière dont la perspective intersectionnelle, telle qu'elle est développée depuis le point des vue des women of color dans This Bridge Called My Back, en reposant simultanément la question du sujet du féminisme et celle du projet féministe, permet de repenser et de proposer une nouvelle définition de l'idée de communauté. Dans un premier temps, nous étudierons les expériences d'appartenances et de non-appartenance décrites dans l'anthologie. A partir de là, nous proposerons de distinguer conceptuellement identités sociales et communautés, la première notion rendant compte de positions sociales associées à des systèmes d'oppression historiquement et géographiquement situés, la seconde rendant compte d'expériences subjectives collectivement partagées associées à une forme d'engagement dans l'espace politique. Nous interrogerons alors la manière dont l'idée de communauté s'articule aux notions d'identité et de projet politique. Enfin, nous verrons comment les contributrices de This Bridge proposent de penser les pratiques politiques et culturelles associées à l'idée de communauté, moins selon le modèle du séparatisme que ceux de la coalition, de la relationalité et de l'interdépendance, contribuant à repenser les manières dont nous sommes individuellement et collectivement constitué.es par nos visions de l'avenir.
Louise Lurcin est titulaire d'un master en Littérature générale et comparée (Paris 8) et d'un master en Etudes de genre (Paris 8), et commence cette année une thèse en études anglophones et en philosophie sous la direction de François Cusset (CREA, Nanterre) et de Cornelia Möser (Cresppa, Paris 8). Ses recherches s'intéressent aux pratiques féministes de l'écriture autobiographique et à leurs conséquences politiques, éthiques et épistémologiques. Dans ce cadre, elle étudie les publications d'auteures et militantes féministes états-uniennes, principalement Dorothy Allison, Amber Hollibaugh, Gloria Anzaldúa et Barbara Smith, figures importantes du mouvement féministe intersectionnel des années 1980 à 2000.